Jan De Nul et DEME construisent la première île énergétique artificielle pour Elia
L’île sera aussi le premier élément d’un réseau électrique offshore intégré au niveau européen, qui reliera entre eux différents hubs et pays. La Belgique souhaite en effet développer des interconnexions supplémentaires avec la Grande‑Bretagne et le Danemark. Celles-ci offriront un accès à d'énormes quantités d'énergie renouvelable qui seront nécessaires pour permettre à l’industrie de devenir, à court terme, moins dépendante aux combustibles fossiles.
La crème mondiale du dragage, de l’enrochement, du développement et des techniques offshores
La procédure d’appel d’offres pour l’île a été lancée en janvier 2022. Elia a reçu plusieurs offres, de Belgique et de l’étranger. Sur la base de critères prédéfinis, le consortium belge TM EDISON est ressorti grand gagnant. Des éléments tels que la qualité technique ou encore les conditions commerciales et contractuelles ont fait la différence. L’attention portée à la sécurité a également joué un rôle déterminant. Outre une flotte spécialisée, DEME et Jan De Nul apporteront également leur expérience et leur expertise en matière de dragage, d’extension des terres, de protection des côtes et de travaux de génie civil.
Une prouesse d’innovation
L’Île Princesse Elisabeth sera la première île énergétique artificielle à combiner le courant continu (HVDC) et le courant alternatif (HVAC). L’infrastructure haute tension sur l’île va rassembler les câbles d’exportation des parcs éoliens situés dans la zone Princesse Elisabeth et fera en même temps office de hub pour de futures interconnexions avec la Grande-Bretagne (Nautilus) et le Danemark (TritonLink). Il s'agira d’interconnexions hybrides qui possèderont une double fonction et seront donc plus efficaces. Elles permettront non seulement l'échange d'électricité entre les pays mais seront également raccordées à de gigantesques parcs éoliens offshore en mer du Nord qui fourniront à terme d’importants volumes d'énergie renouvelable à la Belgique.
La surface de 12 terrains de football
L’île énergétique verra le jour à environ 45 kilomètres de la côte. La surface prévue pour l’installation de l’infrastructure électrique est d’environ 6 hectares, soit approximativement 12 terrains de football. L’île artificielle prendra place dans la zone éolienne Princesse Elisabeth et sera composée de caissons en béton qui seront remplis de sable. Un petit port ainsi qu’un hélideck sont également prévus pour acheminer les équipes de maintenance. L’île énergétique peut compter sur un financement provenant du fonds de relance européen post-Covid. En concertation avec le gouvernement belge, un subside d’environ €100 millions a en effet été octroyé.
Calendrier des travaux
Maintenant que le contrat pour la construction est octroyé, le concept peut être finalisé. La construction de l’île sera entamée début 2024 et s’achèvera en août 2026. En 2024 et 2025, les caissons seront construits et installés. Ceux‑ci formeront les contours de l’île. Une fois les caissons remplis de sable, l’île sera préparée pour la construction de l’infrastructure électrique, qui sera raccordée aux nouveaux parcs éoliens offshore ainsi qu’au réseau d’Elia sur la terre ferme. Pour pouvoir acheminer les flux électriques supplémentaires jusqu’aux consommateurs, il est essentiel de réaliser en parallèle les projets de renforcement du réseau Ventilus et Boucle du Hainaut. Elia vise à atteindre la capacité de raccordement maximale des parcs éoliens d’ici 2030.
Julie De Nul, administratrice de Jan De Nul Group: « En tant qu’entreprise, nous sommes fiers de participer à ce projet et, en tant que consortium belge, d’aider notre pays à atteindre ses objectifs climatiques. La Belgique est pionnière dans le domaine de l’énergie éolienne en mer. La construction de cette île énergétique en est une nouvelle preuve. L’expérience combinée de Jan De Nul et de DEME en tant que spécialistes du dragage, de l’enrochement et de l’énergie offshore est une réelle valeur ajoutée. »
Luc Vandenbulcke, CEO de DEME Group: « Nous nous réjouissons de réaliser ensemble cette prouesse technique. La construction de la première île énergétique artificielle au monde confirme une fois de plus l’expertise dont dispose notre pays dans la réalisation de projets complexes en mer. TM EDISON mettra l’accent sur des travaux de qualité en veillant à réduire au maximum son empreinte en termes d'émissions et en tenant compte de la montée du niveau de la mer du Nord. »
Chris Peeters, CEO de Elia Group: « Ce projet est novateur à plusieurs égards. Il s’agit de la manière la plus fiable et la plus efficace en termes de coûts pour acheminer l’éolien offshore jusqu’à la terre ferme. Une île offre par ailleurs des options pour le futur. Lorsqu’elle sera reliée à d’autres pays, l’Île Princesse Elisabeth deviendra le premier hub énergétique en mer. Après la construction de la première interconnexion hybride en mer Baltique, nous pouvons une nouvelle fois nous targuer d’une première mondiale avec cette île. Elia Group demeure ainsi une entreprise de pointe en matière de technologie, une nécessité dans la transition énergétique actuelle. »
Tinne Van der Straeten, ministre fédérale de l’Énergie: « Il y a 15 ans, la Belgique était une pionnière grâce à ses éoliennes offshore. Elle le démontre encore aujourd'hui avec la première île énergétique au monde. Notre expertise en mer est désormais reconnue dans le monde entier. En continuant à innover, nous renforçons également notre position pour l'avenir. Nous donnons à nos entreprises belges une nouvelle chance d’être de véritables pionnières, tant ici qu’à l'étranger. Nous mettons donc une fois de plus notre pays en évidence. »
Vincent Van Quickenborne, ministre fédéral de la Mer du Nord: « La mer du Nord deviendra le moteur de notre indépendance énergétique. L'Île Princesse Elisabeth en sera un maillon essentiel. Notre pays est depuis longtemps un pionnier dans le domaine de l'éolien offshore avec des sociétés telles que DEME et Jan De Nul qui sont des leaders mondiaux. Ils le prouvent une fois de plus avec ces plans pour la première île énergétique du monde. C'est grâce à leur expertise et leur rôle de pionnier mondial que nous pouvons accélérer ensemble la transition énergétique. »
Thomas Dermine, secrétaire d’État pour la Relance et les Investissements stratégiques: « Avec une vision, de l'ambition et une bonne interaction entre le gouvernement et les entreprises, la Belgique s'est imposée au cours des 20 dernières années comme l'un des leaders mondiaux dans le développement de l'énergie éolienne offshore. Comme au début, les entreprises belges ont de nouveau la possibilité de prendre le lead en ce qui concerne les prochaines évolutions. L'île énergétique multifonctionnelle, subventionnée à hauteur de €100 millions dans le cadre du Plan national pour la reprise et la résilience, sera la première du genre. L'expertise acquise par DEME Group et Jan De Nul Group lors de sa construction pourra être partagée dans le monde entier pour contribuer à une économie plus faible en carbone, plus durable et plus résiliente au changement climatique. Nos connaissances et notre savoir-faire demeurent le produit d'exportation belge par excellence. »
À propos de l’île Princesse Elisabeth
- 45 km devant la côte belge
- 6 ha de surface
- Étape majeure pour générer 300 GW d'électricité offshore en Europe d'ici 2050
- Reçoit 3,5 GW de CVC et le convertit en 220 kV pour le transport vers le continent.
- Connexion au réseau électrique britannique et danois