Pose officielle de la première pierre de la nouvelle prison d’Anvers

Le mardi 20 février 2024 a eu lieu la pose officielle de la première pierre de la nouvelle prison d’Anvers sur le site Blue Gate, en présence, entre autres, du secrétaire d’Etat belge pour la Régie des Bâtiments et du ministre belge de la Justice.
La construction de cette prison est un nouveau jalon dans la réalisation du Plan Directeur du Gouvernement Fédéral Belge pour la Détention et Internement dans des conditions humaines et remplacera la prison vétuste de la Begijnenstraat.

 

Le ministre de la Justice: "La maison d'arrêt de Begijnenstraat est usée jusqu'à l'os et le personnel doit y travailler dans des conditions difficiles. De plus, dans un tel environnement, il est difficile pour les détenus de se réinsérer. La décision de construire une nouvelle prison a été prise par le gouvernement fédéral en 2008. Malheureusement, le dossier a rencontré de nombreuses difficultés et retards. Mais en tant que ministre de la Justice d'Anvers, je suis satisfaite que la construction batte enfin son plein. D'ici 2026, il devrait y avoir une prison flambant neuve et moderne. Une justice efficace ne se contente pas de punir, elle remet aussi les détenus sur le droit chemin. Le complexe sera divisé en unités de vie de 22 détenus chacune, ce qui nous permettra de nous adapter au groupe cible et d'offrir le bon type de détention. Il s'agit d'œuvrer pour une société sûre. La nouvelle prison sera un modèle de justice moderne".

Le secrétaire d’Etat belge compétent pour la Régie des Bâtiments: "Nous sommes confrontés à un véritable défi auquel nous devons faire face immédiatement : d'une part, nous devons mettre toute notre énergie à lutter contre la surpopulation et la récidive dans les prisons et, d'autre part, nous devons assurer des conditions de travail et de détention acceptables et humaines. C'est clairement ma priorité à la Régie des Bâtiments depuis le début. La preuve en est la pose de la première pierre de la nouvelle prison d'Anvers. Il s'agit d'un engagement important pour que les détenus puissent purger leur peine dans des conditions humaines. En investissant dans la modernisation de notre infrastructure pénitentiaire, nous renforçons notre engagement en faveur de la réhabilitation et de la réinsertion sociale. Dans le cadre de ce beau projet, la performance énergétique du complexe sera optimisée, reflétant une fois de plus notre engagement en faveur de la durabilité. Je tiens à remercier tous ceux qui contribuent quotidiennement à ce projet. Ensemble, nous œuvrons pour un système pénitentiaire plus humain et résolument tourné vers l'avenir. C'est avec une grande conviction que je veux poursuivre la mission d'assurer une justice équitable, de créer un environnement propice à la réinsertion et de veiller à ce que toutes les peines puissent être exécutées. Tout cela doit se faire en partenariat avec le personnel qui travaille chaque jour dans nos prisons et qui doit pouvoir bénéficier d'un environnement propice pour travailler dans de bonnes conditions".

Kristien De Vries, directrice de projet de l’association momentanée Hortus Conclusus: “Aujourd’hui, nous célébrons un jalon pour Hortus Conclusus, pour Jan De Nul et pour EEG. Nous sommes fiers d’avoir pu entamer la construction du nouveau centre de détention ultramoderne d’Anvers l’année passée, en automne. Après des années d’expérience en projets d’infrastructure PPP, il s’agit ici pour Jan De Nul du premier partenariat public-privé pour la réalisation d’un bâtiment complexe Nous sommes fiers de notre équipe, de la confiance du client et, bien entendu, de notre concept de prison inclusive où le bien-être et une mentalité positive en vue d’une réinsertion réussie occupe une place centrale.”

 

Concept moderne et centré sur l’humain

La nouvelle prison d’Anvers est adaptée à la politique de détention actuelle, dont le but est d’accorder, le plus possible, la vie en détention avec la ‘normalité’ du monde extérieur. Le concept prend la forme d’une ville avec des bâtiments, des places et des rues, toutefois sans perdre de vue l’échelle humaine. L’espace extérieur et le paysage constituent également un aspect essentiel à ce niveau. Ainsi, les bâtiments de détention se situent au niveau du sol et sont entourés de peupliers, rendant la présence du mur d’enceinte moins proéminente. Cette forme de détention humaine vise d’une part une réinsertion réussie en sortie de prison et, d’autre part, un environnement de travail moderne pour les collaborateurs de la prison.

Lors de la construction, nous misons surtout sur la préfabrication de tous les éléments de construction (tels que murs et planchers, mais aussi les techniques), ce qui assure un processus plus efficace et une réception accélérée du projet. Le projet se raccorde également au réseau de chauffage local.

La prison offrira de la place pour 440 détenus, répartis en : une unité pour 330 hommes, une unité pour 66 femmes et une unité de centre médical et un département pour 44 personnes nécessitant des soins.

 

Contrat DBFM public-privé

La Régie des Bâtiments est le maître d’ouvrage du complexe pénitentiaire et l’association momentanée Hortus Conclusus le réalise dans le cadre d’un contrat DBFM public-privé, où DBFM veut dire Design, Build, Finance and Maintain. L’association momentanée se charge donc de la conception, de la construction, du financement et de l’entretien de la prison pendant 25 ans.

Cette forme de contrat a déjà été mis en œuvre lors de la réalisation de nouvelles prisons (Haren, Dendermonde, Beveren, Leuze-en-Hainaut et Marche-en-Famenne).

L’état fédéral paie à l’association momentanée une indemnité de disponibilité annuelle et, à la fin du contrat (après 25 ans), il reprend la prison. Outre l’entretien, le partenaire privé fournit aussi quelques services facilitaires au SPF Justice.

 

Durabilité et innovation avant tout : réseau de chauffage, réutilisation de l’eau de pluie et Excellent-score

Durabilité et innovation ont une grande importance dans la réalisation de ce projet. De nombreuses actions sont prévues à ce niveau, dont : construction fonctionnelle et compacte, réduction des consommations par la sélection des appareils et une gestion énergétique poussée pendant l’exploitation, la réutilisation de l’eau de pluie et des eaux grises, l’usage maximal de la lumière naturelle , l’adjonction de zones vertes et toitures vertes, ainsi qu’une infiltration et un amortissement réfléchis, entre autres par la réalisation de douves et ouadis et le raccordement au réseau de chauffage du site Blue Gate. Ainsi, la prison peut utiliser la chaleur résiduelle d’autres utilisateurs. Aux endroits sans toiture verte, des panneaux solaires sont prévus.

Avec ces efforts, l’association momentanée s’engage à obtenir un score BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method) ‘Excellent’ pour cette prison.