Une histoire de concessions mutuelles: le polder Hedwige-Prosper
Le projet a reçu le nom Réalisation de la nature estuarienne dans le polder Hedwige-Prosper. Bref: en collaboration avec nos partenaires, nous effectuerons la dépoldérisation et le réaménagement de la zone en un estuaire où la nature dominera. Cette dépoldérisation fait partie du plan Sigma, un projet du gouvernement flamand visant à réduire le risque d'inondations le long de l'Escaut et de ses affluents. Le projet est chargé et coordonné par De Vlaamse Waterweg.
Pour cette réalisation, nous construisons un nouveau brise-lame en territoire néerlandais, nous redonnons aux criques d'origine leur gloire d'antan et nous construisons cinq îles de reproduction. Dès que tout cela est réalisé, nous démolirons les brise-lames existants, pour que l'Escaut puisse de nouveau inonder la région et que la nature puisse s'y développer.
Au total, nous rendrons 600 hectares de polders à la nature. L'Escaut gagne alors bien d'espace d'inondation. Petit à petit, des vasières et des marais salants se formeront de nouveau, la précieuse nature des marées reviendra et l'habitat des oiseaux, des plantes et des animaux rares restera protégé. Le but ultime? Que la région ressemblera au pays voisin de Saeftinghe dans quelques années.
Le laboratoire vivant du polder Hedwige-Prosper
La démolition des vieux brise-lames offre les chercheurs la possibilité de mettre à l'épreuve ces digues. Littéralement. Des digues nous protègent contre des inondations, mais combien de temps résisteront-elles, maintenant que le niveau de la mer monte à cause des changements climatiques et que des inondations causées par des super-tempêtes sont de plus en plus fréquentes?
Un groupe d'organisations de différents pays étudie cette question dans le cadre du projet Polder2C's et fait ainsi du polder Hedwige-Prosper un laboratoire vivant. Lors des essais, les digues sont inondées de milliers de mètres cubes d'eau. Les chercheurs examinent l'impact de cette masse d'eau sur la digue, les herbes et le sous-sol. La télévision belge en a fait ce reportage.
Une histoire de concessions mutuelles alors. D'une part, l'Escaut gagne d'espace d'inondation, pour que la nature puisse à nouveau prospérer. D'autre part, les chercheurs rassemblent des connaissances inestimables dans le domaine de la protection durable des côtes.