Notre collègue Lennart et sa famille à Taïwan

Notre collègue Lennart parle de son expérience d'expatrié chez Jan De Nul

Vlamingen in de Wereld est une fondation qui soutient les Flamands qui travaillent et vivent à l'étranger. Chaque trimestre, l'organisation publie un magazine dans lequel elle donne la parole à une personne qui vit la majeure partie de l’année à l'étranger. Dans cette édition, un article a été consacré à notre collègue Lennart Wouters.

Jan De Nul est un nom connu par nos compatriotes belges. L’entreprise familiale avec ses racines en Belgique est un des leaders sur le marché international des travaux de dragage et offshore. Si vous envisagez une carrière professionnelle à l’international, vous pouvez postuler chez Jan De Nul Group. Nous interviewons Lennart Wouters, un ingénieur qui travaille et vit actuellement avec sa famille à Taïwan. Il travaille pour Jan De Nul Group depuis sept ans déjà.

Article de : Vlamingen in de wereld, numéro 104, hiver 2019. Texte : Anne Cruyt

 

Carrière

Au départ, comme beaucoup d’employés de Jan De Nul Group, Lennart travaillait deux mois consécutifs, suivis d’un mois de congés. Après une expérience en Suède et en Argentine, son responsable l’a appelé pour lui demander si aller travailler à Brisbane pour un projet lui convenait. Il lui a été immédiatement demandé si sa compagne voulait l’accompagner et s’ils voulaient relever le défi de partir sur une « base mariée ». "Nous avons eu suffisamment de temps pour y réfléchir, mais il ne nous a pas fallu plus d’une demi-heure : nous avons opté pour l’aventure, et on connaît la suite… Depuis, nous avons vécu en Australie, en Guadeloupe et en France.

Le fait de rester lié à un employeur belge est très important pour nous. Au niveau éthique de travail, langue et attentes générales, cela crée une structure que nous gardons partout dans le monde. Le fait que nos collègues viennent des quatre coins monde est un bonus que nous apprécions. En tant qu’employé de Jan De Nul Group, nous ne sommes jamais seul à l’étranger ; nous faisons toujours partie d’une équipe de projet. C’est cette combinaison de variété, de collaboration, de grande autonomie et de défi qui font que cela en vaut vraiment la peine. Chaque fois nous vivons quelque chose de nouveau, avec de nouvelles personnes, de l’intensité, du stress, mais aussi finalement de la détente, quand tout se met en place."

Parcours interne

Lennart parle avec enthousiasme des différentes fonctions qu’il a eues et du parcours interne qu’il a accompli. "Chez Jan De Nul, nous avons des opportunités qui nous forcent à faire face à différents défis et à adopter un esprit positif pour résoudre les problèmes rencontrés et relativiser. Pour expliquer cela un peu plus, voici un bref aperçu de toutes les différentes fonctions que j’ai eues au cours de ces 7 années : Tender Engineer au service des soumissions offshore à Alost, Operational Superintendent à Calais (pour la rénovation et l’expansion du port) et responsable QHSE du chantier pour les travaux de dragage et offshore. Ainsi, j’ai eu l’occasion d’approcher ces travaux sous différents angles. Je ne pense pas que j’aurais eu toutes ces chances en Belgique.

J’ai très vite réalisé que j’étais particulièrement intéressé par le côté opérationnel. Ainsi, j’ai toujours estimé que c’était ma tâche de vérifier l’aspect QHSE par rapport à ce qui était faisable d’un point de vue opérationnel et vice versa. Il s’agit d’un équilibre difficile, mais il faut l’atteindre à tout moment pour arriver finalement à des solutions viables qui sont réalistes et réalisables. Cet équilibre, sous forme de contrôle opérationnel, c’est d’ailleurs la pierre angulaire de notre campagne ITA au sein de Jan De Nul.

Après plusieurs entretiens et une période de transition de quelques mois, j’ai été déployé en tant que Superintendent sur ce même chantier à Calais à partir de 2017. Jan De Nul écoute son personnel et investit volontiers en lui. La migration entre départements est donc réelle et n’est pas seulement basée sur des paroles."

"Bien que tout le monde s’amuse pendant la période en Belgique, après quelques semaines on attrape tout de même de nouveau la bougeotte. Ainsi, nous profitons toujours du temps présent dans l’attente d’une nouveauté. C’est avec un peu de mélancolie que nous attendons de voir ce qui nous attend. Et c’est cette formule qui fait que cela en vaut vraiment la peine pour nous jusqu’à présent."

Lennart Wouters

Lennart Wouters et sa famille à Taïwan

Le projet

Aujourd’hui, Lennart fait partie d’une équipe d’environ 50 personnes qui travaille actuellement sur un parc éolien offshore pour le fournisseur d’énergie national Taiwan Power Company (TPC). En tant qu’ingénieur, il travaille dans une équipe qui se charge de l’achat et de l’installation du câble offshore qui transporte l’énergie générée par les turbines éoliennes en mer vers la terre ferme. Son descriptif de fonction dans le cadre du projet ne concerne donc pas uniquement des tâches d’ingénierie, mais aussi l’élaboration et l’évaluation de propositions commerciales, le suivi d’obligations contractuelles, les contrôles de la qualité et la supervision du chantier. Les tâches changent en fonction de la phase du projet. Jan De Nul Group n’en est pas à son premier essai à Taiwan, où le groupe est actif depuis plus de vingt ans déjà. Initialement surtout au niveau des travaux de dragage et de la fourniture de services offshore, et depuis 2018 aussi pour la construction de parcs éoliens. La valeur totale du contrat à Taiwan s’élève actuellement déjà à plus de 1 milliard d’euros grâce à l’adjudication au début de l’année de la Phase 2 du projet Formosa 1 pour Swancor-Macquarie-Orsted (également un parc éolien), le contrat de dragage Linkou Port pour Taiwan Power Company et le projet de parc éolien, Taiwan Power Company Offshore WindFarm Phase 1 - Demonstration avec TPC comme client/promoteur.

L’entreprise d’état TPC occupe plus de 27.000 personnes et est le leader du marché énergétique à Taïwan. L’approvisionnement en énergie à Taiwan provient actuellement du charbon, de carburants fossiles et d’énergie nucléaire, et est importé dans sa presque totalité, ce qui rend le pays très dépendant. Pour réduire cette dépendance et répondre à la consommation croissante, le pays vise maintenant les énergies renouvelables et a développé un plan quadriennal axé en première instance sur l’énergie éolienne.

Jan De Nul Group, en association momentanée avec son partenaire Hitachi, a remporté le marché pour la construction de 21 turbines éoliennes en mer (un projet d’une valeur d’environ 700 millions d’euros). Il s’agit du premier en son genre à Taiwan, où le promoteur est entièrement taïwanais. Le projet servira de référence pour le développement ultérieur de parcs éoliens à Taiwan. Le consortium avec Jan De Nul Group se charge de la conception complète, de la fabrication et de l’installation des fondations, de la fourniture et de la pose des câbles à terre et en mer, de la mise à niveau des installations électriques et de la station de transformateurs et de la pose des turbines éoliennes, ainsi que de l’entretien pendant une période de cinq ans.

Un aspect particulier du concept, c’est que les fondations et les turbines éoliennes doivent résister aux typhons et aux charges sismiques. En effet, Taïwan est situé dans le "Ring of Fire", une région autour de l’Océan pacifique réputée pour ses nombreux tremblements de terre. Pour cela, Hitachi a conçu un type spécial de turbine éolienne avec un rotor sous le vent. Grâce à la configuration inversée, on réduit la charge du vent.

Travailler dans une équipe internationale

"Je travaille dans une équipe d’environ 50 personnes, dont la moitié sont des expatriés et la moitié des travailleurs recrutés localement. Ce mix fonctionne bien et est en outre indispensable pour ce projet. Comme il s’agit d’un projet public, toute la communication officielle doit se faire en chinois et tous les plans de construction sont établis en chinois. Cette barrière linguistique ne peut certainement pas être sous-estimée ; il est nettement plus difficile d’établir un rapport avec le client et de transmettre un message convaincant quand on doit attendre l’interprète à la fin de chaque phrase. La culture d’entreprise aussi est différente. La façon dont les décisions sont prises n’est pas non plus comparable à la façon de travailler en Belgique. Il s’agit d’un processus bureaucratique où le pouvoir du nombre joue. Au début, nous étions assez effrayés, quand notre équipe de cinq s’est tout à coup retrouvée face à plus de soixante-dix délégués de TPC qui nous ont harcelés avec toutes sortes de questions.

On remarque à différentes choses que l’industrie offshore à Taiwan n’en est qu’à ses débuts. La chaîne d’approvisionnement spécifique n’est pas encore présente et les normes de sécurité dont nous avons l’habitude dans nos projets en Mer du Nord sont inconnues et pas évidentes ici. Mais cela représente un défi un peu plus complexe pour nous."

Vie familiale

En mars de cette année, Lennart est arrivé avec son épouse Evelyne et ses deux enfants (1 an et 3 ans) en tant que premier ménage du projet. La famille a déjà quelques destinations à son palmarès, mais au début, il a tout de même fallu s’habituer. "C’est notre première destination en Asie, et nous avons immédiatement remarqué une grande différence au niveau culture et comportement. La langue et l’écriture non plus ne correspondent pas du tout à ce que nous connaissons. Après un vol de 12 heures, nous sommes arrivés dans une ville de millions d’habitants. Au début, nous étions à l’hôtel et ce n’était pas toujours simple de trouver de la nourriture saine que les enfants connaissaient. Mais ne vous y trompez pas : dès le premier jour, nous avons été accueillis de façon très chaleureuse, ce qui était ne expérience sympa si loin de chez nous. Les gens adorent prendre des photos avec nos deux « blondinets » et ils font tout pour nous rendre la vie la plus agréable possible."

Parcourir le monde en famille, ce n’est pas du tout évident. Lennart et Evelyne font régulièrement le bilan pour s’assurer que le travail à l’étranger leur convient encore toujours, mais jusqu’à présent, le résultat est positif et ils sont toujours enthousiastes. "D’une part, on peut découvrir une bonne partie du monde ensemble d’une façon incomparable par rapport à un voyage touristique. D’autre part, nous devons avoir une relation très forte, car souvent nous ne pouvons que compter l’un sur l’autre. Chaque fois quand nous arrivons dans un nouvel endroit, nous devons établir un nouveau réseau, mais aussi trouver le temps d’entretenir les relations avec la famille et les amis en Belgique." C’est surtout Evelyne qui prend l’initiative à ce niveau. "Je suis souvent bouche bée de voir le nombre de contacts qu’elle a établis après seulement quelques semaines, et comment elle a transformé notre nouvelle maison en un véritable foyer. Le cadre toujours offert par Jan De Nul permet cette progression rapide. En effet, nous avons une grande liberté pour sélectionner notre nouvelle maison, et si possible nous sommes assistés."

Pendant les périodes de vacances, Lennart et Evelyne préfèrent rentrer en Belgique. "Faire le long voyage de Taiwan avec deux petits bouts, ce n’est pas toujours évident. Mais ça fait chaud au cœur de voir que tout le monde est tellement content quand nous sommes réunis en famille et avec les amis. Après deux jours, les enfants se comportent déjà comme si de rien n’était et profitent d’une bonne dose de gâteries des grands-parents, de la famille et des amis. Bien que tout le monde s’amuse pendant la période en Belgique, après quelques semaines nous rattrapons tout de même de nouveau la bougeotte. Ainsi, nous profitons toujours du temps présent dans l’attente d’une nouveauté. C’est avec un peu de mélancolie que nous attendons de voir ce qui nous attend. Et c’est cette formule qui fait que cela en vaut vraiment la peine pour nous jusqu’à présent."